
À l’attention des députés du parlement canadien,
Je représente une organisation citoyenne féministe universaliste, le Réseau féministe québécois, et nous sommes profondément préoccupées par la situation actuelle entourant la Loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation (LPCPVE), qui se trouve actuellement devant la Cour suprême du Canada.
Comme vous le savez, des proxénètes contestent cette loi, mettant en péril des années de progrès en matière de protection des femmes contre l’exploitation sexuelle et la traite des êtres humains.
Cette loi, adoptée en 2014, est un instrument clé pour protéger les femmes et les jeunes contre la prostitution et la traite. Elle criminalise l’achat de services sexuels tout en offrant une approche centrée sur l’aide et la protection des victimes, plutôt que sur la criminalisation des personnes qui y sont souvent piégées. Son application a permis de limiter la demande pour la prostitution et d’offrir un cadre législatif qui cherche à protéger les individus vulnérables tout en leur offrant des solutions pour sortir de ce milieu.
Cependant, cette loi est désormais mise en danger par la contestation de sa constitutionnalité devant la Cour suprême (Mikhail Kloubakov, et al. c. Sa Majesté le Roi), et il est impératif que notre gouvernement prenne position pour la défendre vigoureusement et garantir que ses protections soient maintenues pour les générations futures.
Je vous invite à soutenir pleinement cette législation et à faire en sorte qu’elle ne soit pas démantelée, ce qui aurait des conséquences dramatiques pour les femmes et les jeunes victimes d’exploitation. La protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation doit demeurer une priorité pour notre société.
De plus, il est essentiel que le gouvernement canadien augmente les financements pour les programmes d’accompagnement des femmes souhaitant sortir de la prostitution. De nombreuses femmes se retrouvent dans des situations de grande précarité, souvent en raison de facteurs socio-économiques, de violences ou de traumatismes. Elles ont besoin d’un soutien continu pour se réinsérer dans la société de manière sécurisée. Cela inclut l’accès à des refuges, des services de santé mentale, des formations professionnelles, ainsi que du soutien juridique. Le financement de ces programmes est un investissement essentiel dans la protection des droits et du bien-être des femmes.
Je vous demande également de cesser de financer des organismes qui promeuvent la prostitution et l’industrie du proxénétisme, et de rediriger ces ressources vers des initiatives qui visent réellement à aider les victimes de l’exploitation sexuelle. Il est inadmissible que des fonds publics soient utilisés pour soutenir des actions qui légitiment l’exploitation des femmes et la traite des êtres humains par des proxénètes qui s’enrichissent par la vente du corps des femmes et des jeunes. Au contraire, nous devons soutenir des programmes qui offrent aux femmes des alternatives viables à la prostitution et les aident à reconstruire leur vie.
Je vous exhorte à prendre position en faveur de la LPCPVE et à soutenir des actions concrètes pour protéger et soutenir les femmes. Nous devons envoyer un message clair : la prostitution n'est pas une solution acceptable et les femmes ont droit à une vie libre d'exploitation sexuelle.
Je vous remercie de votre attention à cette question fondamentale et je reste à votre disposition pour toute discussion complémentaire ou pour fournir davantage d’informations sur les besoins urgents de ces femmes.
Veuillez agréer, l’expression de nos salutations distinguées.
Alexandra Houle, présidente du Réseau féministe québécois, R.F.Q.