Mission de l'organisme
Notre mission est de promouvoir un féminisme universaliste et rassembleur, en défendant les droits des femmes selon leur sexe, et en luttant pour l'égalité entre les femmes et les hommes. Nous nous engageons à informer le public sur les avancées des droits des femmes, tout en soulignant les actions à entreprendre pour atteindre une égalité réelle. Nous militons activement contre les discours misogynes, les violences faites aux femmes et aux enfants, et l’exploitation sous toutes ses formes.
Notre objectif est de favoriser l'autonomie et l'autodétermination des femmes et de leurs familles, tout en créant un environnement propice à la collaboration entre femmes et hommes féministes en vue d’atteindre l’égalité. Nous offrons un lieu de parole libre pour les actrices et acteurs du mouvement féministe, tant au Québec, qu’au Canada et à l'international.
Nous sensibilisons la population aux enjeux qui touchent les femmes et leurs enfants et défendons leurs intérêts auprès des institutions politiques et publiques, tant au niveau provincial, national qu'international. En outre, nous organisons des événements et des activités féministes pour renforcer la visibilité et l'impact de nos actions.
Position politique
Nous, défenseurs et défenseuses des droits des femmes, affirmons notre engagement en faveur d’un féminisme qui place le respect de la dignité et des droits des femmes au cœur de ses préoccupations. Nous croyons fermement que l’égalité entre les sexes ne peut être atteinte que si l’on reconnaît les femmes comme des êtres humains à part entière, avec des besoins, des droits et des identités biologiques distinctes. À ce titre, nous formulons une position claire sur plusieurs enjeux sociaux actuels, avec l’objectif de protéger les femmes et de défendre leurs droits fondamentaux.
1. L’abolition de la prostitution : un impératif pour la dignité des femmes
Nous appelons à l’abolition de la prostitution sous toutes ses formes. La prostitution est une forme d’exploitation sexuelle qui soumet les femmes à la violence, à la marchandisation de leur corps et à des conditions de vie précaires. Ceux et celles qui soutiennent l’idée que la prostitution est un « travail comme un autre » ignorent la réalité vécue par les femmes prostituées, qui sont majoritairement issues de milieux vulnérables et qui subissent des violences physiques, psychologiques et sexuelles. Le modèle abolitionniste, tel qu’il est appliqué dans plusieurs pays, notamment en Suède et au Canada, est celui qui protège le mieux les femmes en réduisant la demande et en offrant un soutien réel aux femmes qui souhaitent sortir de cette exploitation.
2. Contre les grossesses pour autrui : non à la marchandisation des corps des femmes
La pratique des grossesses pour autrui (GPA) est une exploitation du corps des femmes, souvent dans des contextes de vulnérabilité économique ou sociale. Elle transforme la maternité en un marché où les femmes sont réduites à des incubateurs, leur corps étant utilisé à des fins commerciales. Nous nous opposons à toute forme de GPA, qu’elle soit « altruiste » ou commerciale, car elle repose sur des rapports inégaux de pouvoir et participe à l’objectification des femmes. Les femmes doivent être libres de disposer de leur corps sans qu’il soit soumis aux intérêts économiques ou à la pression sociale.
3. Contre la pornographie : une industrie de violence et d’exploitation
Nous dénonçons la pornographie comme une industrie qui objectifie, dégrade et viole les femmes. La pornographie répand des stéréotypes de genre nuisibles et renforce des rapports de domination sexuelle. Elle contribue à la banalisation des violences faites aux femmes et à l’inégalité des sexes. Nous sommes convaincus qu’un monde plus égalitaire passe par la dénonciation et l’interdiction de la pornographie, qui traite les femmes comme des objets sexuels et non comme des sujets dotés de droits. La lutte contre la pornographie est une lutte pour la dignité et l’autonomie des femmes.
4. La défense des droits des femmes basés sur le sexe biologique
Nous défendons une vision des droits des femmes qui reconnaît leur sexe biologique en tant que femmes adultes, capables de procréer et de vivre dans des sociétés où leurs droits spécifiques doivent être protégés. Nous rejetons l’idée que les droits des femmes peuvent être dilués dans des notions subjectives d’identité de genre. Les femmes, au sens biologique du terme, ont des besoins et des réalités uniques, qu’il s’agisse de la santé reproductive, de la sécurité dans les espaces publics ou de la protection contre les violences sexistes. Défendre les droits des femmes, c’est défendre leur sexe biologique en tant que femmes adultes, et non une catégorie mouvante dictée par des identités de genre fluctuantes.
Nous affirmons que l’introduction de l’identité de genre dans les débats sur les droits des femmes et l’égalité des sexes a un impact dévastateur sur les espaces réservés aux femmes, qu’il s’agisse des compétitions sportives, des prisons ou des refuges. Nous rejetons l’idée que des hommes biologiques puissent participer aux sports féminins ou être incarcérés dans des prisons pour femmes sous prétexte d’une identité de genre féminine. La présence d’hommes dans ces espaces constitue une menace pour la sécurité et l’intégrité des femmes. Les droits des femmes doivent primer sur les droits des hommes qui s’identifient comme femmes dans des espaces où la distinction biologique est cruciale pour leur protection.
5. En faveur de l’avortement : un droit fondamental pour les femmes
Nous soutenons le droit des femmes à disposer de leur corps, ce qui inclut le droit à l’avortement. Le droit à l’avortement est un droit fondamental qui permet aux femmes de décider de leur avenir, de leur santé et de leur liberté reproductive.
6. Contre les violences faites aux femmes : pour une société sans violences sexistes
Les violences faites aux femmes, qu’elles soient physiques, psychologiques, sexuelles ou économiques, sont une forme systématique d’oppression des femmes. Nous dénonçons toutes les formes de violence et appelons à une prise en charge efficace des victimes, ainsi qu’à des politiques publiques plus strictes pour la prévention, la répression et la réparation des violences sexistes. Nous exigeons que les institutions publiques et privées mettent en place des mécanismes de soutien accessibles et efficaces pour les femmes victimes de violences.
7. En faveur de la laïcité de l'État pour l'égalité des femmes
Nous affirmons que la laïcité de l'État est une condition essentielle pour garantir l'égalité des femmes et la liberté de conscience dans notre société. La séparation claire entre les institutions publiques et les religions est un principe fondamental qui protège les droits des femmes, en particulier contre l'ingérence des pratiques religieuses patriarcales qui entravent leur liberté, leur autonomie et leur dignité. Dans un État laïque, toutes les citoyennes, indépendamment de leurs origines ou croyances, bénéficient des mêmes droits et protections sans être soumises aux normes religieuses qui peuvent limiter leur liberté individuelle.
La laïcité est un pilier de l'égalité entre les sexes, car elle empêche que des pratiques discriminatoires ou sexistes, justifiées par des préceptes religieux, ne se propagent dans la sphère publique. Dans le contexte actuel, où certaines religions tentent d'imposer des règles de conduite spécifiques aux femmes, souvent au détriment de leur liberté personnelle (comme le port du voile ou les interdictions liées à leur autonomie), il est crucial que l'État reste neutre et garant des droits égaux pour toutes, sans distinction de sexe, d'origine ou de croyance.
Nous soutenons donc une laïcité totale de l'État, qui assure que les lois et les politiques publiques sont basées sur des principes d'égalité et de justice, et non sur des croyances religieuses qui risquent de rétrécir les droits des femmes.
8. En faveur d'un féminisme universaliste, rassembleur et québécois
Nous croyons en un féminisme universaliste, un féminisme qui place les droits des femmes au cœur de son combat, sans distinction de race, de culture ou de classe sociale. Ce féminisme doit être centré sur les réalités concrètes vécues par les femmes, partout dans le monde, tout en prenant en compte les spécificités des femmes du Québec, dans un contexte propre à notre société.
Le féminisme universaliste est celui qui reconnaît l'universalité des droits des femmes, mais qui s'adapte aux contextes locaux pour mieux répondre aux besoins des femmes qui luttent dans des situations d'oppression différentes. Il ne consiste pas à imposer une vision homogène du féminisme à toutes les femmes, mais à soutenir toutes les femmes dans leur lutte pour l'égalité, quels que soient leur parcours, leurs croyances ou leurs réalités. En ce sens, nous appelons à un féminisme qui soit inclusif sans être relativiste, un féminisme qui défende les droits des femmes en priorité, tout en respectant la diversité de leurs parcours et de leurs vécus.
Au Québec, ce féminisme doit également être ancré dans nos réalités sociétales et culturelles. Il doit répondre aux défis spécifiques auxquels sont confrontées les femmes québécoises aujourd'hui : la lutte contre la violence conjugale, l'accès à l'égalité salariale, le respect de la diversité, la défense des droits reproductifs et la lutte contre les discriminations. Un féminisme québécois, fondé sur nos valeurs de justice sociale, de solidarité et de laïcité, doit être rassembleur et capable de dépasser les divisions pour unifier les femmes dans leur combat pour leurs droits. Il ne doit pas être un féminisme de l'exclusion, mais bien un mouvement qui soutient toutes les femmes du Québec, en particulier celles qui sont marginalisées ou vulnérables.
Ce féminisme, tout en se nourrissant de la richesse des mouvements internationaux, doit toujours être conscient de la nécessité de défendre l'égalité des sexes dans le cadre des réalités québécoises. Il doit permettre aux femmes du Québec de se reconnaître pleinement dans leurs combats et d'agir concrètement pour un avenir plus juste et égalitaire.