
À l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, Marie Wright et Alexandra Houle du Réseau féministe québécois rappellent que les droits des femmes reculent sous couvert d’inclusivité.
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Pour celles et ceux qui pensaient que les femmes avaient atteint l’égalité et que le féminisme n’était plus nécessaire, il est temps de comprendre qu’au contraire, nos droits reculent!
Nos gouvernements et plusieurs organisations féministes participent à ce recul de nos droits. Donald Trump n’est pas la cause principale de tous ces reculs.
Nous, féministes universalistes, voulons émettre une mise en garde importante: pour protéger les droits des femmes, il est impératif que ces droits soient, sans aucune nuance, ancrés dans la réalité. Dans la biologie. Dans nos corps.
Être femme, une réalité biologique
De plus en plus de gens ont de la difficulté à définir ce qu’est une femme. On nous répond: «C’est compliqué», ou encore: «Une femme est n’importe qui qui se sent femme». Ce genre de réponse vient souvent de groupes féministes qui, en voulant être inclusifs, favorisent en réalité la remise en question et la fragilisation de nos droits.
Être femme est une réalité biologique insurpassable. On naît dans un corps de femme, et ce corps fait de nous des femmes pour l’entièreté de notre vie, peu importe ce que l’on peut ressentir par ailleurs.
Les droits que nous avons gagnés après des années de lutte sont directement inscrits dans notre état de femmes: le droit de participer à la vie publique, le droit de travailler, le droit de ne pas être discriminée en raison de nos projets de grossesse (congés parentaux, services de garde abordables) ou, au contraire, de notre désir de ne pas vivre de grossesse (accès à la contraception, à l’avortement).
Nous avons obtenu le droit d’avoir des espaces spécifiques (vestiaires, toilettes, prisons, centres d’hébergement) pour protéger notre intimité et notre besoin de sécurité.
Nous avons gagné le droit de pratiquer des sports, tant au niveau amateur que professionnel, dans des catégories qui nous permettent une compétition juste et sécuritaire.
Un féminisme qui protège les femmes, pas les industries
Il nous manque encore des droits pour encadrer des industries qui profitent du corps des femmes, qui le marchandisent, l’utilisent, l’exploitent.
Beaucoup trop de femmes sont réduites à devoir vendre leur corps, leur image, ou louer leur ventre pour les industries de la prostitution, de la pornographie et de la gestation pour autrui.
En donnant à tout le monde le droit de s’identifier comme femme, nous perdons nos droits. Plus rien ne nous est garanti.
Nous nous retrouvons invisibilisées, menacées, devancées, non protégées. Nous perdons aussi ce qui nous permet de lutter contre l’exploitation de notre corps.
Le progrès ne doit pas effacer les femmes
Au nom du progrès social, on demande aux femmes d’accepter de se vendre et de se louer. Au nom du progrès social, on demande aux femmes d’accepter que leurs consœurs se voilent et cachent leur corps au nom d’une religion. On nous demande d’oublier que les religions, toutes sans exception, sont misogynes et cherchent à contrôler nos corps de femmes.
Un féminisme qui se dit inclusif menace les droits des femmes. Car ces droits sont exclusifs. Pour les femmes. En raison de notre condition de femmes.
Nous revendiquons l’importance de conserver un ancrage dans la réalité. Nous revendiquons des droits qui protègent notre réalité. En tant que femmes.
Ce sont nos corps, ceux de nos filles, de nos sœurs, qui sont utilisés, mis à profit. Le droit de ne pas être utilisée, d’être souveraine de son propre corps, est un droit très fragile face à ces puissantes industries.