
Mohamed Al Ballouz est accusé d’avoir tué sa femme et ses deux enfants en septembre 2022. Son procès se tient actuellement à Montréal. Il se représente seul.
On a appris, il y a quelques mois, que l’accusé s’identifiait maintenant comme une femme, tant et si bien que les journalistes ont bien du mal à donner des nouvelles cohérentes de ce procès.
On parle donc de lui autant au ‘’il’’ qu’au ‘’elle’’, parfois dans la même phrase.
Difficile cela dit d’en vouloir aux journalistes, car c’est un exercice assez périlleux. C’est qu’il semble évident que le meurtre a été commis par Monsieur Al Ballouz. Au moment des faits, rien ne laissait supposer qu’il vivait des problèmes quelconques de dysphorie de genre.
Mais comme maintenant il se dit femme, il faut, selon les normes, dire ‘’l’accusée’’.
Jusque-là, malgré le caractère tragique des faits rapportés, cela pourrait même, à la limite, être comique. Pas de quoi écrire à sa mère.
Le problème, c’est que selon les lois canadiennes, monsieur Al Ballouz, en raison de son auto-identification comme femme, a toutes les chances, s’il est reconnu coupable du triple crime qu’on lui impute, de purger sa sentence dans une prison pour femmes.
Ce motif commence à être un peu trop récurrent en Grande-Bretagne et au Canada, pour qu’on ne parle que d’un cas isolé. Pourquoi tant d’hommes, lorsqu’ils font face à la justice, s’identifient subitement comme femmes? Rappelons-nous que Luka Rocco Magnota a lui aussi a tenté le coup : pour pouvoir être transféré d’une prison à haute sécurité à une prison à moyenne sécurité, il s’est subitement identifié au sexe féminin, ce qui aurait facilité ce transfert en raison des nombreux traitements spécialisés demandés par Magnota en raison de sa nouvelle ‘’identité’’. En 2023, Jody Burke, accusé de viols et déclaré délinquant dangereux a tenté de se présenter comme Amber. La procureure de la Couronne a affirmé que Burke était prêt à tout pour voir sa peine réduite. Le juge, quant à lui, a qualifié le projet de transition de monsieur Burke comme étant un projet opportuniste.
En Grande-Bretagne, Adam Graham, condamné pour viols, s’est subitement identifié comme femme et a été transféré dans une prison pour femmes. Bien des voix se sont levées pour défendre la sécurité des femmes en prison (il y a eu des précédents, comme cette femme, tombée enceinte à la suite d’une agression d’UNE autre détenue…) et ici au Canada, il y a Heather Mason, une ancienne détenue qui a constaté les ravages que cause l’inclusion de ces individus dans les prisons avec les femmes, qui en a fait son cheval de bataille. En Écosse, devant la pression, des voix à la défense des femmes, la première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a vu son pouvoir grandement faiblir. Graham a finalement été transféré dans une prison pour hommes.
Dans quelques jours, s’il est reconnu coupable, Al Ballouz prendra le chemin du pénitencier. Étrangement, aucune femme s’identifiant comme homme n’a jamais demandé d’être incarcérée selon son ‘’sexe ressenti’’. C’est qu’il est largement connu que la vie dans une prison pour femmes est plus ‘’douce’’ que dans une prison pour hommes.
Nous demandons au gouvernement de reconnaître le danger que peut poser cette politique voulant que l’on se fie à l’auto-déclaration de genre pour incarcérer les individus. Nous demandons au gouvernement de prendre en compte la sécurité des femmes. Que cette sécurité ne soit pas sacrifiée sur l’autel du besoin de reconnaître à tout le monde le droit de se faire valider dans son identité ressentie.